Domaines de compétence
MÉDECINS EN DIFFICULTÉ entend rassembler et centraliser les connaissances relatives aux problèmes psychosociaux des médecins, qui se manifestent plus fréquemment dans ce groupe que dans d’autres catégories professionnelles en raison de la nature et de l’organisation de la profession.
Épuisement professionnel
Un médecin continue toujours à travailler, qu’il soit fatigué ou non. « Je ne peux quand même pas abandonner mes patients ! » Il/elle se retrouve ainsi prisonnier d’un système de stress chronique et de surmenage, ce qui peut finalement mener à un burn-out. Ce syndrome lié au travail se caractérise par trois symptômes : épuisement émotionnel/mental, dépersonnalisation et diminution des capacités personnelles.
On entend par dépersonnalisation une attitude distante et cynique vis-à-vis des personnes pour lesquelles on travaille. La diminution des capacités personnelles s’accompagne de l’impression de ne pas être suffisamment compétent pour pouvoir encore effectuer son travail correctement.
Dépression
Alors qu’un burn-out est un trouble de l’énergie lié au travail, principalement associé à des symptômes psychiques, la dépression est un trouble de l’humeur qui se produit au niveau de tous les aspects de la vie et qui va notamment de pair avec une perte d’intérêt, de motivation et d’appétit. Souffrir d’un trouble de l’humeur constitue aussi un risque accru de suicide.
Cependant, tant le burn-out que la dépression entraînent un dysfonctionnement et peuvent persister longtemps.
Culpabilité de l’échec
Il est question de « second victim » si un dispensateur de soins se voit inopinément confronté à un incident non voulu relatif à un patient, éventuellement avec blessure et/ou faute médicale, et s’il en est lui-même victime parce que cet événement le/la traumatise.
Les médecins se sentent très souvent personnellement responsables des répercussions sur le patient et ils ont le sentiment d’avoir abandonné le patient. Surgissent également des doutes quant à ses propres capacités cliniques et ses connaissances.
Comportement suicidaire
Il ressort d’études que chez les médecins, en comparaison avec la population en général, les hommes ont un risque modérément plus élevé de se suicider et les femmes un risque considérablement plus élevé. De plus, par rapport à la moyenne, les tentatives de suicide aboutissent beaucoup plus souvent à la mort chez les médecins, car ils ont de bonnes connaissances en toxicologie et ils ont plus facilement accès aux médicaments.
Encore une fois, le fait qu’ils cherchent moins que les autres de l’aide a des répercussions importantes, alors qu’une bonne conversation est une étape primordiale pour éviter les pensées suicidaires ou leur mise à exécution.
Assuétude
L’abus de substances est une autre façon de gérer le stress chronique et le surmenage. Il va sans dire que les médecins ont facilement accès aux médicaments ; puisqu’un médecin ne cherche pas souvent de l’aide auprès d’un confrère, il/elle se tourne régulièrement vers l’automédication pour tenir le coup.
On retrouve tant les sédatifs que les opioïdes qui peuvent tous deux entraîner une dépendance. Il en va de même pour l’abus d’alcool. Certes, une personne dépendante subit un préjudice physique ou psychique, mais il existe aussi des conséquences négatives pour son entourage et ses patients.